Léonard Misonne (1870–1943) suivit des études d’ingénieur avant de découvrir la
photographie. Élevé à Gilly en Belgique, il sillonna sa patrie avant de quitter
ses frontières, afin de saisir les paysages et les peuples d’Europe, en suivant
les techniques du style pictorialiste. Les photographies pictorialistes,
caractérisées par leurs scènes douces aux effets picturaux, étaient obtenues à
partir de traitements inhabituels faisant usage de substances telles que
l’huile ou la gomme bichromatée. Ce mouvement de la fin du XIXe et
du début du XXe cherchait à élever la photographie au rang des arts
tels que la peinture et la sculpture.
Pour Léonard Misonne, qui déclarait que « le sujet n’est
rien, la lumière est tout », le ciel était la clé du paysage. Saturées de
nuages bouillonnants, de brumes matinales ou de rayons de soleil, ses images
reflètent cette philosophie. Sa maîtrise des différentes techniques
d’impression est manifeste, dans l’équilibre subtil entre ce qu’il capturait
avec son appareil et ce qu’il manipulait pour chaque tirage. Pour parfaire cet
équilibre, il mit au point son propre procédé, le médiobrome, qui alliait le
tirage au bromure d’argent et à l’huile.
Avec une association de tonalités à la fois chaudes et froides,
les œuvres monochromes de l’artiste expriment le lieu et le moment avec
intensité, et transmettent toute la nostalgie de l’auteur pour sa terre natale.
Qu’il s’agisse d’une rue citadine ou d’un paysage de campagne, la lumière
parfaite et méticuleusement capturée par Léonard Misonne crée une scène sereine
et réconfortante qui évoque un paysage onirique.
Photos:
Leonard Misonne
Texte:
L'Oeil de la photographie
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