lunes, 23 de noviembre de 2015

Fading Landscapes






















Je suis partie d’une série à l’encre nommée En voie d’apparition, qui interroge la manière dont les formes apparaissent. J’utilise la photographie avec la même interrogation: comment saisir des formes qui ne sont pas figées, mais en train d’apparaître ou de disparaître ? Ma réflexion sur le paysage s’appuie sur ce mystère. Tenter de restituer la durée dans l’image photographique, car un lieu ne se donne pas immédiatement. J’ai alors commencé à travailler par strates, c’est-à-dire en choisissant un papier translucide, en superposant plusieurs photographies, et en sculptant le papier par endroit pour révéler encore une autre image. Ce processus, long, permet de construire un nouvel espace, un monde des possibles.

























C’est une matière qui a du sens dans mon processus, car elle se transforme, à l’image d’un élément naturel récurrent dans mon travail, sous différentes formes physiques: l’eau. Je traque notamment les brumes, car c’est dans les brumes qu’on observe la naissance des formes. En imprimant sur ce papier cotonneux, je retrouve l’atmosphère des brouillards que je photographie. En embossant, en grattant, le papier s’opacifie. Mais si j’imprime une image surexposée, il s’effacera pour laisser apparaître l’image, le miroir ou le papier réfléchissant qui est derrière. Les Fading Landscapes sont instables, troublent notre perception comme si nous étions pris d’une légère myopie. Je me sens très proche de la formule de François Jullien « Les yeux sont alors moins agents que truchements : vecteurs ou passeurs à travers quoi, du paysage, en nous, peut s’enfoncer. » 
























Photos et texte:
Juliette-Andréa Elie



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