viernes, 11 de diciembre de 2015

Le Cri du Silence. Traces d'une mémoire arménienne.


















Diyarbakir est un lieu symbolique, car le génocide a démarré ici. En 1894, le Sultan a ordonné des massacres dans cette région, le processus génocidaire a donc commencé à ce moment là. Leurs arguments étaient alors qu’il y avait des rebellions, et les arméniens étaient accusés d’intelligence avec l’ennemi. C’était donc une raison valable pour les exécuter. A l’époque du génocide, les populations arméniennes de Diyarbakir ont subit les massacres de façon systématique, violente, féroce et particulièrement impitoyable.






















En 2011, j’ai exposé pour la première fois en Turquie, à Istanbul, grâce aux intellectuels turcs; cette exposition-ci résonne différemment, c’est une offrande pour les gens qui vont venir voir l’exposition. Présenter ces images en Turquie à l’occasion du centenaire et en collaboration avec une mairie qui a reconnu le génocide, donne à cet événement culturel une dimension supplémentaire, une dimension historique, politique et esthétique. De plus, ce lieu est particulier, mystique. Je vois Keci Burcu comme une église, un temple, il pourrait être païen, ça pourrait être une mosquée, une synagogue… Personne ne connaît l’histoire de ce lieu. La première fois que je suis venu dans cet endroit, j’en suis tombé immédiatement amoureux. Ici, je suis un peu dans un sanctuaire protégé, mais un sanctuaire qui combat, avec une démarche politique.






















Nous n’avons trouvé aucun lieu à Paris qui a accepté de présenter l’exposition, mais j’en ignore la raison. A la Maison Européenne de la Photographie ou au Jeu de Paume, ils n’ont pas souhaité la programmer, peut-être qu’ils me boudent. Peut-être qu’ils considèrent que c’est un travail ethnique, ils pensent que je traite des arméniens; ils n’ont pas compris que toutes les œuvres artistiques sont autobiographiques, je parle forcement de moi. C’est mon héritage qui a été le prétexte dans ce travail, je parle d’amour, d’exil, de mort. C’est la mort qui inspire un travail artistique. En tant qu’artiste, tu es obligé d’aller au bout des choses. 





















Photos et texte:
Antoine Agoudjian




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