Ma façon de travailler est simple. Un billet aller/retour pour
moi et mes proches vers une destination plus ou moins lointaine, une bonne
provision de bobines couleur 120 et mon Lubitel. Ensuite, je me laisse porter, les yeux
grands ouverts sur ce qui se passe autour de moi. Un objet, une attitude, un
paysage, qu’importe. Je m’imagine des histoires dont je tente de capter
quelques bribes en images. Les jours sombres durant lesquels je n’ai aucune
imagination, pas d’images.
Sur le plan technique, aucun souci, je ne m’interdis rien. Pas assez de lumière, un cadrage aléatoire, en marchant, en roulant, j’amasse mes photographies. Mon moteur : ma capacité à me raconter des histoires tout en regardant le dépoli. Mon regard s’attache à des objets, des paysages, un geste, une attitude sur le vif ou mise en scène. Chaque image est un petit monde en expansion dont je montre le centre, le reste étant fonction de l’imaginaire de chaque spectateur.
A mon
retour sur Paris, j’effectue une première sélection. Je mets ensuite les
planches contacts dans une boite que j’oublie quelques semaines. Ensuite,
j’ouvre les boîtes et je retravaille cette sélection. J’élimine déjà quelques
images. Vient le temps des tirages de lectures que je mets dans d’autres boîtes
pour les oublier. Par ce
processus d’oubli et de redécouverte, je tente d’aborder à chaque fois mon
travail avec un oeil neuf ce qui permet de faire le tri. Ensuite,
si je n’ai pas beaucoup prêté attention à la technique jusque là, c’est une
toute autre histoire au moment du tirage. Dans cette phase, je veux produire
une photographie que je souhaite la plus parfaite possible. Je valide les tirages un à un.
Photos
et texte:
Patrick
Taberna







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