Soixante-dix ans après la mort de
Cesare Pavese ( Santo Stefano Belbo 1908 – Torino 1950 ), en 2020, naît ce
projet sur le dernier roman de l’écrivain piémontais : La Luna e i Falò (La
lune et les feux de joie). Pavese marque la fin du vingtième siècle
littéraire, et se souvenir de lui à travers ces images signifie combler
l’absence d’une littérature fortement liée à la vie. Dans La Luna e i
Falò, Cesare entreprend un voyage dans le passé, toujours entre la
mémoire et l’avenir. Mais l’homme ne fait qu’un avec le monde ; c’est la nature
qui raconte l’histoire, les rangées de vignes, les bancs de noisetiers, les
collines, la campagne. Pour Pavese, les collines de Canelli sont la porte
du monde.
La séquence photographique
propose un voyage symbolique à travers les lieux de Pavese, dans lequel
s’incarne et se dévoile la vie intense et dramatique de Cesare Pavese, qui
trouve son expression la plus complète et emblématique dans La luna e i
Falò. Lorsque Anguilla, l’alter ego de l’auteur, revient, le paysage
redevient le centre du monde. Un monde-univers à partir duquel toutes les
histoires se déroulent. Celles des paysans, celles des vagabonds, celles des
familles bourgeoises, celles des jeunes filles aisées. Les joyeux et les
tristes. La nostalgie des origines se mêle à la quête du sacré qui imprègne la
nature, tandis que le mythe de l’éternel retour s’incarne dans les rituels
anciens qui marquent les saisons. Les semailles, la taille et la récolte se
succèdent à l’identique au fil des ans, imbriquant les vies et les générations.
Autour, la fête continue avec de la musique et des danses, tandis qu’en
arrière-plan se profilent les ombres sombres de l’histoire. Lui, l’auteur, crée
et recrée, pardonne et demande le pardon. A tout le monde.
Photos et texte:
Tina
Cosmai
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