La Roumanie voit son héritage spirituel et patrimonial se déliter
inéluctablement. Le temps fait son œuvre, sapant les traditions séculaires que
préservaient de minuscules villages et hameaux, tout en rongeant les bastions
de l’industrialisation que l’ère communiste a injectée de force dans l’histoire
du pays. Ceux qui vivent dans l’isolement que confère l’oubli se fondent dans
la nature, témoignant d’une humilité transmise de génération en génération.
Face à une modernité qui gagne chaque jour du terrain, ils vivent leurs
derniers jours en communion avec leur environnement et peu à peu, avec
application, réduisent en poussière les édifices absurdes qui les entourent.
Il y a quatre ans, je me suis mis à photographier les scènes de ce
monde en proie à une décomposition irréversible, la métamorphose d’un pays des
Balkans qui renaît de ses cendres après la dictature la plus brutale de cette
région du globe. En capturant ce qui subsiste encore, j’observe le parallèle
qui s’est érigé entre la tendance générale et les histoires personnelles.
Confrontée à sa mortalité, l’humanité déploie son endurance, adopte des
destinées chargées de symboles et prend forme.
Photos et texte:
Tamas Dezso
No hay comentarios:
Publicar un comentario